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Titre du blog : ÉCRIRE UN LIVRE
Auteur : ECRIREUNLIVRE
Date de création : 23-11-2022
 
posté le 29-11-2022 à 20:14:01

LES PREMIÈRES PAGES

Les premières pages

 

 



L’accroche

Elle est devenue très importante. On appelle « accroche », le début d’un texte, généralement un roman, qui a pour particularité de retenir l’attention du lecteur.

À l’origine, l’accroche correspondait à la première phrase, soit l’incipit, voire au premier paragraphe. Aujourd’hui, elle équivaut souvent au premier chapitre.

À titre perso, je dirais qu’il existe cinq accroches pour un livre : le début du texte, le titre, la couverture, le synopsis et les avis des lecteurs. On peut compter une sixième accroche avec le résumé du livre, une éventuelle septième accroche avec le nom de l’auteur, s’il est déjà connu.

Chez un éditeur, de bonnes accroches concernant le premier chapitre, le synopsis, voire le titre et le résumé, ainsi que la réputation de l’auteur, sont ce qui retient l’attention. Elles constituent la clef de la réussite commerciale.

Autant dire, le monde de l’édition accorde une telle importance à ce qui retient l’attention du lecteur, et donc du potentiel acheteur – n’oublions pas que le livre est devenu avant tout un produit commercial – que la valeur d’un écrit, actuellement, ne se base pratiquement plus que sur ses accroches.

Même si certains éditeurs savent encore faire la différence entre vendre un livre et vendre (par exemple) des croquettes pour chiens, ce n’est pas le cas de beaucoup d’autres, qui n’hésitent pas à parier sur le sensationnel et aussi le mauvais goût, pour attirer le plus possible de lecteurs acheteurs.

D’autre part, des auteurs qui ont bien compris l’importance de l’accroche vont avoir tendance à surajouter des détails qui choquent ou horrifient sans prendre conscience qu’il y a là aussi le risque de faire fuir le lecteur en en faisant trop.

 

 

 

On assiste ainsi, à notre époque, à un déferlement de romans avec un début très accrocheur et une fin… qui s’affaisse comme le soufflé. Pourquoi ? Parce que l’histoire laisse croire à un fond, qui n’existe pas tout simplement, étant donné que le récit ne résulte d’aucun sujet de réflexion préalable. Le pire : ces romans pourront malgré tout obtenir une ribambelle de super compliments et étoiles jaunes, d’une part parce que les commentateurs n’attendent pas tous la fin de l’histoire pour donner leur avis et d’autre part parce que certains lecteurs basent leurs jugements sur le nombre de pages qui leur a plu ; donc s’ils ont aimé 225 pages sur 250, ils ne vont pas se plaindre en chipotant sur les dernières pages mal écrites.

Mais ces livres bâtis sur des critères commerciaux vont avoir néanmoins tendance à briser la confiance d’un certain nombre de lecteurs. Bien des auteurs négligent le fait qu’une lecture s’établit sur un rapport de confiance lecteur / auteur. Si le lecteur s’aperçoit qu’on a abusé de sa confiance, il deviendra évidemment plus méfiant envers les livres suivants qui sont de même acabit ou de même provenance. C’est aussi pourquoi de plus en plus de lecteurs se détournent des modèles de littérature des grandes maisons d’édition, pour rechercher  des récits et témoignages plus authentiques chez des petits éditeurs, voire chez des auteurs informels publiés à compte d’auteur ou en auto-édition.

Ce rejet du livre commercial est aussi, à mon avis, ce qui explique l’important engouement pour la littérature proustienne qui s’impose actuellement, l’anniversaire des 100 ans de la mort de Proust n’étant sans doute pas non plus étrangère à cette vague de popularité. C’est néanmoins étonnant car la littérature de Proust est pratiquement l’antithèse de la littérature commerciale, mais comme dans l’agro-alimentaire où l’on trouve des consommateurs qui veulent manger bio, il existe dans le monde de l’édition, des lecteurs amateurs d’authenticité.

L’ironie du sort est que c’est à Proust que nous devons la plus célèbre des accroches de toute la littérature française avec l’incipit : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. »

Au final, pour l’auteur, il reste un choix entre se laisser séduire par les sirènes de la réussite commerciale et privilégier le fond et la qualité de l’histoire.

En ce qui concerne, plus précisément, l’accroche, à mon avis elle est surtout réussie quand on ne la remarque pas.



La longueur du texte

Il est préférable, pour l’auteur, de s’interroger dès le départ sur la longueur d’un texte. Certains a ont du mal à faire long ; d’autres à faire court (ça, c’est plutôt moi). Dans le monde de l’édition, il existe des limites qui sont recommandées.

Pour un roman : entre 300 000 et 600 000 caractères. (Ce qui sous-entend « caractères avec espaces comprises*. »)

Le lecteur amateur de roman long souhaite généralement avoir un livre sous le coude qui lui permette pendant un certain temps de remplir ses heures creuses où parfois l’ennui peut s’installer. Il y a aussi des lecteurs qui ont l’habitude de lire chaque soir, au lit, avant de s’endormir. Dans ce cas, le livre doit avoir assez de contenu pour provoquer le besoin de poursuivre l’histoire, le lecteur ayant à rouvrir plusieurs fois les pages du livre qu’il a dû aussi refermer par moments. Le suspense joue également, dans ce cas, un rôle capital.

*Dans le vocabulaire de la typographie, le mot « espace » est féminin.

Mais, comme on l’a vu précédemment, il existe des lecteurs amateurs d’histoires courtes. J’ai oublié de préciser : d’histoires courtes individuelles et non pas le recueil de nouvelles. L’intention de ces lecteurs est, on doit le comprendre, d’acheter une petite histoire, attrayante en apparence, pas chère, et qui peut se lire le temps d’un trajet en train, par exemple.

Comme je l’ai précédemment expliqué, un rapport de confiance doit s’établir entre le lecteur et l’auteur. Quand une histoire est courte, il y a aussi moins de risque, pour le lecteur de se tromper dans son achat.  

Pour répondre à cette demande, un nouveau genre romanesque est apparu : La novella. Sa spécificité est dans sa longueur, puisqu’elle est plus longue que la nouvelle (minimum : 80 000 caractères) et plus courte que le roman (maximum : 200 000 caractères.)

Par rapport à la longueur de la novella, va alors se poser un détail d’ordre technique. Si le livre n’est pas épais, il est possible qu’il n’ait pas de dos, ce qui par ailleurs peut être intéressant pour faire une économie au niveau de l’impression, mais l’ouvrage bien sûr, change d’aspect, pouvant ressembler davantage à un fascicule qu’à un livre.  

Après avoir étudié, dans les romans, le modèle long et le court, on peut alors s’apercevoir qu’il existe un écueil entre ces deux modèles. Qu’en est-il du roman qui fait plus de 200 000 caractères et moins de 300 000 ? C’est disons-le, une longueur peu recommandée et à éviter.

Cette longueur peut néanmoins correspondre à d’autres catégories de livres comme le témoignage, le récit de voyage, l’essai.

Concernant l’essai, qui éveille la crainte d’être rébarbatif sur la longueur, il est préférable de se limiter à de petites longueurs (90 000 à 350 000 caractères) principalement quand l’essai impose une lecture linéaire (du premier au dernier chapitre) et non pas basée sur un index.

Bien sûr, je me contente pour ma part juste de signaler l’existence de ces normes, mais libre à tout auteur de ne pas écouter la doxa du monde de l’édition et d’écrire sans se laisser entraver par des impératifs de longueur de texte.

Pour connaître le nombre de caractères de son texte, voir le petit onglet en bas de page et le faire défiler comme le montre l’image ci-dessous où j’obtiens un triple palindrome avec mon dernier livre FILS DE. Évidemment, ce n’est pas un effet recherché mais juste une coïncidence hallucinante !

(cliquer sur l'image)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les chapitres

Un lecteur attaque plus facilement un nouveau chapitre quand il est court. Dans le monde de l’édition, on préfère donc des chapitres mal coupés mais courts, soit d’environ 5 pages (max. 10 000 caractères).  


 


Les règles typographiques  

La phase de correction d’un livre est une étape si essentielle et si lourde en contraintes qu’il est préférable d’adopter, dès le premier jet d’écriture, de bons réflexes au sujet de règles typographiques et orthographiques.

Contentons-nous, ici, d’évoquer les points essentiels.

Et puisque l’on parle de points, il est déjà important de respecter les règles de la ponctuation, soit :

Pour le point (.) les points de suspension (…) et la virgule (,) pas d’espace avant et une espace après.

Mais pour la virgule des décimaux, pas d’espace ni avant, ni après.

Pour les deux points (:)  le point-virgule (;) les points d’exclamation (!) et d’interrogation (?) les guillemets (« »)  et les tirets ( – –)  une espace avant et une espace après.

Au sujet des parenthèses et crochets, il y a toujours une espace avant le signe ouvrant (mais pas après) et une espace après le signe fermant (mais pas avant).

Pour l’apostrophe (’) et la barre oblique (/) pas d’espace ni avant ni après.

Quant à l’astérisque (*) il est toujours collé au mot qu’il désigne et donc séparé des autres mots par une espace.

Par ailleurs, en règle générale, pas de virgule avec la conjonction « et » et pas de point de suspension après etc, pour éviter la redondance.


Ponctuation et parenthèses

La ponctuation se fait à l’intérieur d’une parenthèse pour une phrase complète et à l’extérieur pour une phrase incomplète.

Ex : Je vais au café à midi (en espérant que tu viendras).
       Je vais au café à midi. (J’espère que tu viendras.)
       Je vais au café à midi (viendras-tu ?) et je repars à 14 heures.


Dans une phrase incomplète entre parenthèse qui se termine par un point d’interrogation, ou d’exclamation, il est possible de rajouter une ponctuation.

Ex : Je vais au café pour te retrouver à midi si ça t’arrange. (Veux-tu plus tard ?)
       Je vais au café pour te retrouver à midi si ça t’arrange (ou plus  tard ?).
      Je vais au café pour te retrouver à midi si ça t’arrange (ou plus  tard ?), c’est comme tu veux.
       Je vais au café à midi. ( Viens !)


Jamais de virgule ou point-virgule avant la parenthèse ouvrante.
      

 


Les dialogues

Les règles modernes de typographie ont fait disparaître les guillemets des dialogues. C’est un peu dommage car ils avaient une utilité pour clarifier les discussions.

Du coup, il n’est pas rare de tomber sur des échanges verbaux qui embrouillent le lecteur, surtout si les personnages sont nombreux à discuter entre eux.

Pour éviter les répétitions des noms des interlocuteurs, il s’avère nécessaire de recourir à des métaphores ou périphrases : l’aîné, le cadet, le vieux, le jeune, le grand à la casquette, la vieille rombière, la jolie princesse…

Le retour à la ligne s’impose pour chaque nouvel interlocuteur.

Chaque discours direct est introduit par un tiret qui, selon sa taille, s’appelle le cadratin (—) ou demi-cadratin (–).

Longtemps, la règle d’usage a été l’utilisation du demi-cadratin (sur Mac : appuyer en même temps sur les touches Maj et Option + touche des tirets.) Mais les cadratins en début de dialogues apparaissent de plus en plus souvent. (sur Mac : option + touche des tirets).*

*Sur Intel, cadratin : crtl + touche du 8. Demi-cadratin : crtl + touche du 6

 

. (Se renseigner pour les autres PC).

 


 
 
 

Les règles de présentation d’une page

Chaque paragraphe doit commencer avec un alinéa, que l’auteur devra régler lui-même (sur 0,5), pour qu’il ne soit ni trop grand, ni trop petit. La touche automatique du clavier a pour défaut de faire des alinéas trop grands par rapport au standard de l’édition.
Les interlignes peuvent être de 1 ou 1,1. Ne pas sauter de ligne après un paragraphe. Des espacements ou sauts de ligne pourront être ajoutés ultérieurement, pour séquencer le texte.
Les polices conseillées sont New Roman, pour un roman et Arial pour les autres textes. Le corps du texte est toujours en 12.

 

 

 

 

Quelques règles d’usage

– Tous les mots étrangers peu usités dans notre langue doivent être mis en italique. Il en est de même pour les titres de livres ou de films.

– En règle générale, les vingt premiers chiffres sont écrits en lettres (un, deux, trois…) et les grands nombres ou nombres décimaux avec des chiffres (123 800 habitants ; 3,4 %). Mais on privilégie l’écriture en lettres dans les romans et l’écriture en chiffres dans les ouvrages scientifiques.

– Ne jamais commencer une phrase avec un chiffre, quel qu’il soit : il devra être écrit en toutes lettres.

– Lorsque les chiffres dépassent les mille, pas d’espace jusqu’à 9999, mais une espace au-delà (10 000).

– Sauf pour les pièces de théâtre, écrire monsieur, madame… en toutes lettres avec une majuscule seulement lorsque l’on s’adresse directement à la personne concernée.
Erreur classique, l’abréviation de monsieur est M. (avec un point et non Mr).

– Différents choix sont souvent possibles au sujet de l’usage de majuscules ou de l’écriture. Auquel cas, l’auteur doit vérifier qu’il applique les mêmes règles sur tout le texte.

 

 

 

 

Quel style ?

Opter pour l’équilibre, avec la règle du « ni trop, ni trop peu »…
– Enrichir son texte avec du vocabulaire, mais pas trop pour qu’il ne paraisse pas ampoulé.
– Si le style est trop précieux, tout un public de lecteur risque de ne pas se reconnaître dans l’histoire, mais un vocabulaire argotique peut également déplaire, surtout s’il est constitué de mots grossiers.
– Éviter les longues descriptions, et les détails inutiles du genre : « Il sort de sa maison, ferme la porte à clef et met la clef dans sa poche ». Mais attention, si le style est concis, que le lecteur puisse comprendre l’histoire.
– Les dialogues actuels ont tendance à éluder les formalités d’usage. Par exemple, les   personnages ne se disent pas toujours « bonjour ». On passe le moment de la rencontre pour évoquer directement le vif du sujet.
– Un texte semblera souvent plus dynamique s’il alterne la description, l’action et les dialogues, avec encore une possibilité de passer du discours direct au discours indirect.

 

 

 

 

 

Les personnages


– L’auteur doit parvenir à leur donner une épaisseur psychologique. Les rendre chacun unique, avec leurs propres caractéristiques physiques, leur propre personnalité et leur propre vocabulaire.
– Ils vont avoir un nom. Ne pas négliger le fait que le nom (ou prénom) peut donner des indications sur un âge, un milieu, une origine.

Dans les milieux de la production cinématographique, sont privilégiés les scénarios qui présentent des personnages de différents âges et de différentes conditions sociales, afin que tous les spectateurs puissent s’identifier à l’histoire. No comment.

 

 

 

 Les lieux

 

Éviter les endroits clichés connus uniquement à partir de séries télé. L'auteur doit  privilégier des lieux qu'il connaît, dotés d'une atmosphère et de spécificités dont il saura tirer profit. Il ne doit pas perdre de vue, non plus, qu'il pourra vendre plus facilement un livre qui parle de la région dans laquelle il se trouve pour la vente. Il existe, en effet, un public important de lecteurs demandeurs de littérature locale. 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

ECRIREUNLIVRE le 07-12-2022 à 15:40:02
Bonjour Gégédu28,


Mais oui, je me souviens... On s'était vus à Berd'huis, il y a... déjà longtemps de cela ! Donc peut-être l'espoir d'une réapparition dans un futur salon du livre eurélien ? :-)
gegedu28 le 04-12-2022 à 12:05:26
Bonjour Emmanuelle,

C'est Gégédu28,

Et bien avec tous ces conseils je ne dois pas me rater pour mon prochain ouvrage, LOL.

Je suis passé rapidement sur tes deux articles, mais je vais les relire attentivement.

Au plaisir de te relire.

Gégé.