Si l’on s’en tient au cheminement de l’écriture, il est possible de prétendre que la rédaction d'un livre est, en soi, un défi qui se mesure au nombre de pages remplies.
Comme pour un vrai cheminement, de randonneur par exemple, on trouve un point de départ et un point d’arrivée. Il serait une erreur de croire qu’un auteur – comme d’ailleurs un randonneur – dispose de la liberté de s’arrêter définitivement à n’importe quel endroit, dès lors qu’il sent venir l’épuisement. S’arrêter avant d’avoir atteint son objectif, dans l’écriture d’un livre comme dans la marche, n’est rien de plus qu’un aveu d’échec.
Cela veut-il dire qu’il est impossible d’envisager un texte plus réduit, en cours d’écriture ? Ne nous égarons pas… tout remaniement est possible, mais écourter son livre, même quand il ne s’agit pas d’une fiction, revient généralement à modifier le projet initial.
Précédemment, j’ai évoqué le terme d’engagement. Ce terme peut paraître curieux dans le contexte de l’écriture. Pour s’engager, ne faut-il pas être plusieurs ou au moins deux ? Auquel cas, comment l’auteur, seul face à ses pages blanches, peut s’engager ? Il le fait, néanmoins, vis-à-vis d’un lectorat qui, bien qu’encore imaginaire (lui aussi), doit être envisagé. Le sujet qui n’écrit que pour lui-même, évince une étape essentielle, qui est la communication.
Écrire, c’est aussi communiquer. Voilà pourquoi l’auteur devra veiller, tout au long de son cheminement « rédactionnel », à maintenir l’attention du lecteur. Cette tâche est d’autant plus difficile, de nos jours, que le lecteur actuel est souvent exigeant et capricieux. (Pas tous heureusement). Habitué aux zappings, gavé de vidéos, toujours avide de nouveautés, impatient devant les temps morts… ce dernier aura une préférence pour les histoires dynamiques, avec actions, sensations et émotions fortes. L’auteur n’est pas, non plus, obligé de l’écouter et de se soumettre à ses attentes, qui ne sont toujours de bon goût. Mais quelques petites méthodes d’écriture peuvent avoir leur utilité.
Ces méthodes vont m’amener à vous transmettre quelques connaissances de mes (lointaines) études de Lettres modernes avec pour module, théâtre et cinéma.
L’intrigue
Les axes d’une histoire
Les histoires à multiples subjectivités
La mise en abyme
Le récit engagé : le coup de gueule et l’imaginaire en un livre
Voici un inventaire des différentes options possibles :
– Fin en boucle, qui ramène le lecteur au début de l’histoire.
– Une évolution incertaine : on ne sait pas si le personnage atteint son but ou pas, certains détails le laissant croire et d’autres non.
– Un retournement de situation de dernière minute, par la mort (inattendue) d’un personnage, un incendie, une explosion, une tempête, la disparition d’un objet essentiel…
– Un happy end ou au contraire, une chute.
– Une révélation aux autres personnages ou au contraire l’enfouissement (définitif) d’une vérité essentielle. (Seul le lecteur sait, ou le lecteur et un des personnages.)
– Un effet papillon : l’événement entraîne une réaction en chaîne, qui génère des conséquences (positives ou négatives) dans un autre domaine (ou secteur), ou chez d’autres personnes… voire sur l’échelle sociale ou planétaire.
L’accroche
Elle est devenue très importante. On appelle « accroche », le début d’un texte, généralement un roman, qui a pour particularité de retenir l’attention du lecteur.
À l’origine, l’accroche correspondait à la première phrase, soit l’incipit, voire au premier paragraphe. Aujourd’hui, elle équivaut souvent au premier chapitre.
À titre perso, je dirais qu’il existe cinq accroches pour un livre : le début du texte, le titre, la couverture, le synopsis et les avis des lecteurs. On peut compter une sixième accroche avec le résumé du livre, une éventuelle septième accroche avec le nom de l’auteur, s’il est déjà connu.
Chez un éditeur, de bonnes accroches concernant le premier chapitre, le synopsis, voire le titre et le résumé, ainsi que la réputation de l’auteur, sont ce qui retient l’attention. Elles constituent la clef de la réussite commerciale.
Autant dire, le monde de l’édition accorde une telle importance à ce qui retient l’attention du lecteur, et donc du potentiel acheteur – n’oublions pas que le livre est devenu avant tout un produit commercial – que la valeur d’un écrit, actuellement, ne se base pratiquement plus que sur ses accroches.
Même si certains éditeurs savent encore faire la différence entre vendre un livre et vendre (par exemple) des croquettes pour chiens, ce n’est pas le cas de beaucoup d’autres, qui n’hésitent pas à parier sur le sensationnel et aussi le mauvais goût, pour attirer le plus possible de lecteurs acheteurs.
D’autre part, des auteurs qui ont bien compris l’importance de l’accroche vont avoir tendance à surajouter des détails qui choquent ou horrifient sans prendre conscience qu’il y a là aussi le risque de faire fuir le lecteur en en faisant trop.
On assiste ainsi, à notre époque, à un déferlement de romans avec un début très accrocheur et une fin… qui s’affaisse comme le soufflé. Pourquoi ? Parce que l’histoire laisse croire à un fond, qui n’existe pas tout simplement, étant donné que le récit ne résulte d’aucun sujet de réflexion préalable. Le pire : ces romans pourront malgré tout obtenir une ribambelle de super compliments et étoiles jaunes, d’une part parce que les commentateurs n’attendent pas tous la fin de l’histoire pour donner leur avis et d’autre part parce que certains lecteurs basent leurs jugements sur le nombre de pages qui leur a plu ; donc s’ils ont aimé 225 pages sur 250, ils ne vont pas se plaindre en chipotant sur les dernières pages mal écrites.
Mais ces livres bâtis sur des critères commerciaux vont avoir néanmoins tendance à briser la confiance d’un certain nombre de lecteurs. Bien des auteurs négligent le fait qu’une lecture s’établit sur un rapport de confiance lecteur / auteur. Si le lecteur s’aperçoit qu’on a abusé de sa confiance, il deviendra évidemment plus méfiant envers les livres suivants qui sont de même acabit ou de même provenance. C’est aussi pourquoi de plus en plus de lecteurs se détournent des modèles de littérature des grandes maisons d’édition, pour rechercher des récits et témoignages plus authentiques chez des petits éditeurs, voire chez des auteurs informels publiés à compte d’auteur ou en auto-édition.
Ce rejet du livre commercial est aussi, à mon avis, ce qui explique l’important engouement pour la littérature proustienne qui s’impose actuellement, l’anniversaire des 100 ans de la mort de Proust n’étant sans doute pas non plus étrangère à cette vague de popularité. C’est néanmoins étonnant car la littérature de Proust est pratiquement l’antithèse de la littérature commerciale, mais comme dans l’agro-alimentaire où l’on trouve des consommateurs qui veulent manger bio, il existe dans le monde de l’édition, des lecteurs amateurs d’authenticité.
L’ironie du sort est que c’est à Proust que nous devons la plus célèbre des accroches de toute la littérature française avec l’incipit : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. »
Au final, pour l’auteur, il reste un choix entre se laisser séduire par les sirènes de la réussite commerciale et privilégier le fond et la qualité de l’histoire.
En ce qui concerne, plus précisément, l’accroche, à mon avis elle est surtout réussie quand on ne la remarque pas.
La longueur du texte
Il est préférable, pour l’auteur, de s’interroger dès le départ sur la longueur d’un texte. Certains a ont du mal à faire long ; d’autres à faire court (ça, c’est plutôt moi). Dans le monde de l’édition, il existe des limites qui sont recommandées.
Pour un roman : entre 300 000 et 600 000 caractères. (Ce qui sous-entend « caractères avec espaces comprises*. »)
Le lecteur amateur de roman long souhaite généralement avoir un livre sous le coude qui lui permette pendant un certain temps de remplir ses heures creuses où parfois l’ennui peut s’installer. Il y a aussi des lecteurs qui ont l’habitude de lire chaque soir, au lit, avant de s’endormir. Dans ce cas, le livre doit avoir assez de contenu pour provoquer le besoin de poursuivre l’histoire, le lecteur ayant à rouvrir plusieurs fois les pages du livre qu’il a dû aussi refermer par moments. Le suspense joue également, dans ce cas, un rôle capital.
*Dans le vocabulaire de la typographie, le mot « espace » est féminin.
Mais, comme on l’a vu précédemment, il existe des lecteurs amateurs d’histoires courtes. J’ai oublié de préciser : d’histoires courtes individuelles et non pas le recueil de nouvelles. L’intention de ces lecteurs est, on doit le comprendre, d’acheter une petite histoire, attrayante en apparence, pas chère, et qui peut se lire le temps d’un trajet en train, par exemple.
Comme je l’ai précédemment expliqué, un rapport de confiance doit s’établir entre le lecteur et l’auteur. Quand une histoire est courte, il y a aussi moins de risque, pour le lecteur de se tromper dans son achat.
Pour répondre à cette demande, un nouveau genre romanesque est apparu : La novella. Sa spécificité est dans sa longueur, puisqu’elle est plus longue que la nouvelle (minimum : 80 000 caractères) et plus courte que le roman (maximum : 200 000 caractères.)
Par rapport à la longueur de la novella, va alors se poser un détail d’ordre technique. Si le livre n’est pas épais, il est possible qu’il n’ait pas de dos, ce qui par ailleurs peut être intéressant pour faire une économie au niveau de l’impression, mais l’ouvrage bien sûr, change d’aspect, pouvant ressembler davantage à un fascicule qu’à un livre.
Après avoir étudié, dans les romans, le modèle long et le court, on peut alors s’apercevoir qu’il existe un écueil entre ces deux modèles. Qu’en est-il du roman qui fait plus de 200 000 caractères et moins de 300 000 ? C’est disons-le, une longueur peu recommandée et à éviter.
Cette longueur peut néanmoins correspondre à d’autres catégories de livres comme le témoignage, le récit de voyage, l’essai.
Concernant l’essai, qui éveille la crainte d’être rébarbatif sur la longueur, il est préférable de se limiter à de petites longueurs (90 000 à 350 000 caractères) principalement quand l’essai impose une lecture linéaire (du premier au dernier chapitre) et non pas basée sur un index.
Bien sûr, je me contente pour ma part juste de signaler l’existence de ces normes, mais libre à tout auteur de ne pas écouter la doxa du monde de l’édition et d’écrire sans se laisser entraver par des impératifs de longueur de texte.
Pour connaître le nombre de caractères de son texte, voir le petit onglet en bas de page et le faire défiler comme le montre l’image ci-dessous où j’obtiens un triple palindrome avec mon dernier livre FILS DE. Évidemment, ce n’est pas un effet recherché mais juste une coïncidence hallucinante !
(cliquer sur l'image)
Les chapitres
Un lecteur attaque plus facilement un nouveau chapitre quand il est court. Dans le monde de l’édition, on préfère donc des chapitres mal coupés mais courts, soit d’environ 5 pages (max. 10 000 caractères).
Les règles typographiques
La phase de correction d’un livre est une étape si essentielle et si lourde en contraintes qu’il est préférable d’adopter, dès le premier jet d’écriture, de bons réflexes au sujet de règles typographiques et orthographiques.
Contentons-nous, ici, d’évoquer les points essentiels.
Et puisque l’on parle de points, il est déjà important de respecter les règles de la ponctuation, soit :
Pour le point (.) les points de suspension (…) et la virgule (,) pas d’espace avant et une espace après.
Mais pour la virgule des décimaux, pas d’espace ni avant, ni après.
Pour les deux points (:) le point-virgule (;) les points d’exclamation (!) et d’interrogation (?) les guillemets (« ») et les tirets ( – –) une espace avant et une espace après.
Au sujet des parenthèses et crochets, il y a toujours une espace avant le signe ouvrant (mais pas après) et une espace après le signe fermant (mais pas avant).
Pour l’apostrophe (’) et la barre oblique (/) pas d’espace ni avant ni après.
Quant à l’astérisque (*) il est toujours collé au mot qu’il désigne et donc séparé des autres mots par une espace.
Par ailleurs, en règle générale, pas de virgule avec la conjonction « et » et pas de point de suspension après etc, pour éviter la redondance.
Ponctuation et parenthèses
La ponctuation se fait à l’intérieur d’une parenthèse pour une phrase complète et à l’extérieur pour une phrase incomplète.
Ex : Je vais au café à midi (en espérant que tu viendras).
Je vais au café à midi. (J’espère que tu viendras.)
Je vais au café à midi (viendras-tu ?) et je repars à 14 heures.
Dans une phrase incomplète entre parenthèse qui se termine par un point d’interrogation, ou d’exclamation, il est possible de rajouter une ponctuation.
Ex : Je vais au café pour te retrouver à midi si ça t’arrange. (Veux-tu plus tard ?)
Je vais au café pour te retrouver à midi si ça t’arrange (ou plus tard ?).
Je vais au café pour te retrouver à midi si ça t’arrange (ou plus tard ?), c’est comme tu veux.
Je vais au café à midi. ( Viens !)
Jamais de virgule ou point-virgule avant la parenthèse ouvrante.
Les dialogues
Les règles modernes de typographie ont fait disparaître les guillemets des dialogues. C’est un peu dommage car ils avaient une utilité pour clarifier les discussions.
Du coup, il n’est pas rare de tomber sur des échanges verbaux qui embrouillent le lecteur, surtout si les personnages sont nombreux à discuter entre eux.
Pour éviter les répétitions des noms des interlocuteurs, il s’avère nécessaire de recourir à des métaphores ou périphrases : l’aîné, le cadet, le vieux, le jeune, le grand à la casquette, la vieille rombière, la jolie princesse…
Le retour à la ligne s’impose pour chaque nouvel interlocuteur.
Chaque discours direct est introduit par un tiret qui, selon sa taille, s’appelle le cadratin (—) ou demi-cadratin (–).
Longtemps, la règle d’usage a été l’utilisation du demi-cadratin (sur Mac : appuyer en même temps sur les touches Maj et Option + touche des tirets.) Mais les cadratins en début de dialogues apparaissent de plus en plus souvent. (sur Mac : option + touche des tirets).*
*Sur Intel, cadratin : crtl + touche du 8. Demi-cadratin : crtl + touche du 6
. (Se renseigner pour les autres PC).
Les règles de présentation d’une page
Chaque paragraphe doit commencer avec un alinéa, que l’auteur devra régler lui-même (sur 0,5), pour qu’il ne soit ni trop grand, ni trop petit. La touche automatique du clavier a pour défaut de faire des alinéas trop grands par rapport au standard de l’édition.
Les interlignes peuvent être de 1 ou 1,1. Ne pas sauter de ligne après un paragraphe. Des espacements ou sauts de ligne pourront être ajoutés ultérieurement, pour séquencer le texte.
Les polices conseillées sont New Roman, pour un roman et Arial pour les autres textes. Le corps du texte est toujours en 12.
Quelques règles d’usage
– Tous les mots étrangers peu usités dans notre langue doivent être mis en italique. Il en est de même pour les titres de livres ou de films.
– En règle générale, les vingt premiers chiffres sont écrits en lettres (un, deux, trois…) et les grands nombres ou nombres décimaux avec des chiffres (123 800 habitants ; 3,4 %). Mais on privilégie l’écriture en lettres dans les romans et l’écriture en chiffres dans les ouvrages scientifiques.
– Ne jamais commencer une phrase avec un chiffre, quel qu’il soit : il devra être écrit en toutes lettres.
– Lorsque les chiffres dépassent les mille, pas d’espace jusqu’à 9999, mais une espace au-delà (10 000).
– Sauf pour les pièces de théâtre, écrire monsieur, madame… en toutes lettres avec une majuscule seulement lorsque l’on s’adresse directement à la personne concernée.
Erreur classique, l’abréviation de monsieur est M. (avec un point et non Mr).
– Différents choix sont souvent possibles au sujet de l’usage de majuscules ou de l’écriture. Auquel cas, l’auteur doit vérifier qu’il applique les mêmes règles sur tout le texte.
Quel style ?
Opter pour l’équilibre, avec la règle du « ni trop, ni trop peu »…
– Enrichir son texte avec du vocabulaire, mais pas trop pour qu’il ne paraisse pas ampoulé.
– Si le style est trop précieux, tout un public de lecteur risque de ne pas se reconnaître dans l’histoire, mais un vocabulaire argotique peut également déplaire, surtout s’il est constitué de mots grossiers.
– Éviter les longues descriptions, et les détails inutiles du genre : « Il sort de sa maison, ferme la porte à clef et met la clef dans sa poche ». Mais attention, si le style est concis, que le lecteur puisse comprendre l’histoire.
– Les dialogues actuels ont tendance à éluder les formalités d’usage. Par exemple, les personnages ne se disent pas toujours « bonjour ». On passe le moment de la rencontre pour évoquer directement le vif du sujet.
– Un texte semblera souvent plus dynamique s’il alterne la description, l’action et les dialogues, avec encore une possibilité de passer du discours direct au discours indirect.
Les personnages
– L’auteur doit parvenir à leur donner une épaisseur psychologique. Les rendre chacun unique, avec leurs propres caractéristiques physiques, leur propre personnalité et leur propre vocabulaire.
– Ils vont avoir un nom. Ne pas négliger le fait que le nom (ou prénom) peut donner des indications sur un âge, un milieu, une origine.
Dans les milieux de la production cinématographique, sont privilégiés les scénarios qui présentent des personnages de différents âges et de différentes conditions sociales, afin que tous les spectateurs puissent s’identifier à l’histoire. No comment.
Les lieux
Éviter les endroits clichés connus uniquement à partir de séries télé. L'auteur doit privilégier des lieux qu'il connaît, dotés d'une atmosphère et de spécificités dont il saura tirer profit. Il ne doit pas perdre de vue, non plus, qu'il pourra vendre plus facilement un livre qui parle de la région dans laquelle il se trouve pour la vente. Il existe, en effet, un public important de lecteurs demandeurs de littérature locale.
1. gegedu28 le 04-12-2022 à 12:05:26 (site)
Bonjour Emmanuelle,
C'est Gégédu28,
Et bien avec tous ces conseils je ne dois pas me rater pour mon prochain ouvrage, LOL.
Je suis passé rapidement sur tes deux articles, mais je vais les relire attentivement.
Au plaisir de te relire.
Gégé.
2. ECRIREUNLIVRE le 07-12-2022 à 15:40:02 (site)
Bonjour Gégédu28,
Mais oui, je me souviens... On s'était vus à Berd'huis, il y a... déjà longtemps de cela ! Donc peut-être l'espoir d'une réapparition dans un futur salon du livre eurélien ? :-)
Si vous souhaitez connaître mon expérience, je n’irai pas, ici, m’étaler sur le sujet et vous invite à vous rendre sur la page de mon site : https://emmanuellegrunlivres-11.webselfsite.net
D’autre part, au fil des informations et conseils, je serai de toute façon amenée à vous parler, par bribes, de mes formations et expériences.
Les avis et conseils mis sur ce blog sont aussi ceux recueillis par mes amis et collègues auteurs.
Sur un site, que je présenterai ultérieurement :
La législation, en France
Les lois françaises interdisent de tenir des propos racistes et incitant à la haine.
En ce qui concerne les livres destinés à un public de mineurs, ils doivent obligatoirement passer par un comité de censures.
La loi no 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications liées à la jeunesse, modifiée en 2011, stipule ceci :
Sont assujettis aux prescriptions de la présente loi toutes les publications périodiques ou non qui, par leur caractère, leur présentation ou leur objet, apparaissent comme principalement destinées aux enfants et adolescents, ainsi que tous les supports et produits complémentaires qui leur sont directement associés.
Les publications (…) ne doivent comporter aucun contenu présentant un danger pour la jeunesse en raison de son caractère pornographique ou lorsqu'il est susceptible d'inciter à la discrimination ou à la haine contre une personne déterminée ou un groupe de personnes, aux atteintes à la dignité humaine, à l'usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants ou de substances psychotropes, à la violence ou à tous actes qualifiés de crimes ou de délits ou de nature à nuire à l'épanouissement physique, mental ou moral de l'enfance ou la jeunesse.
Elles ne doivent comporter aucune publicité ou annonce pour des publications de nature à démoraliser l'enfance ou la jeunesse. (Modifié par LOI n°2011-525 du 17 mai 2011 - art. 46).
L’auteur tient enfin son histoire
Le/la voilà inspiré(e). Le sujet, l’intrigue, les personnages… Même s’il manque encore certaines parties, le fil du roman, déjà, se développe. Il/elle en est sûr(e) : son livre va faire un carton ! C’est l’euphorie…
Erreur n°3 : l’excès de confiance. Impossible de se faire une impression juste de son propre texte tant qu’on ne l’a pas écrit et tant qu’il n’a été ni choisi, ni lu.
Il est généralement très rare, pour un spécialiste de l’édition, de prévoir ce qui peut, ou non, devenir un succès. Il faut noter que le public des lecteurs , par aiileurs, est très fractionné.
Presque chaque sujet qui peut être traité dans la littérature, va avoir tendance à attirer les uns et à rebuter les autres.
De plus, des lecteurs aiment les livres peu épais et d’autres ne cherchent que des pavés.
Des lecteurs ne choisissent que des livres avec images et photos ; d’autres n’en veulent surtout pas.
Des lecteurs n’aiment que les romans ; d’autres ne lisent jamais de fiction, etc.
Styles, genres et sous-genres
S’ajoute un clivage important entre les partisans d’une littérature traditionnelle, appelée « littérature blanche » et ceux de nouveaux genres, quelque peu populaires, sous-catégories des genres classiques.
Si vos modèles sont encore et toujours des auteurs tels que Platon, Montaigne, Victor Hugo, Rimbaud ou Sagan… c’est-à-dire des auteurs qui sont dans la lignée des classiques, alors vous aimez « la littérature blanche. »
Ne pas confondre le terme « littérature » avec le mot « genre ». Le « genre noir » est un modèle de littérature accès sur la critique sociale.
Donc le « genre noir » appartient le plus souvent à la « littérature blanche ».
Quant à la « littérature noire », il s’agit d’une littérature écrite par des auteurs Noirs. Donc, rien à voir : elle n’est pas le contraire de la littérature blanche.
Mais les romans Fantasy, SFFF, Feel Good, New Romance, etc, n’appartiennent pas à la littérature blanche. Ces sous-genres de la littérature ont presque tous des appellations anglaises (les puristes de la langue française sont devenus très silencieux) et les livres sont facilement repérables à leurs couvertures kitchs, souvent flashies.
Il existe, par ailleurs, une littérature qui mélange les modèles classiques avec les « sous-genres ». Il est question, dans ce cas, de « littérature grise ».
Quelques traductions :
SFFF : Science Fiction Fantasy et Fantastique.
Fantasy : Sous-genre du fantastique, avec une importance particulière accordée aux « pouvoirs magiques » et « effets spéciaux ».
Fantasy urbaine : Fantasy dans un milieu urbain.
Feel Good : Littérature fictive ou non, qui permet au lecteur de se sentir bien.
Romance : histoire d’amour.
New romance : Histoires d’amour difficiles en raison de personnages perturbés mentalement.
Dark romance : Histoires d’amour impossibles, parce qu’interdites.
New adult romance : Romance pour jeunes 18/30 ans.
Romantasy : mélange romance et Fantasy.
Cosy mystery : sous-genre du policier où l’enquête est menée par des personnages qui ne sont pas policiers.
Y a-t-il une recette du succès ?
Certains auteurs écrivent pour le plaisir et sans ambition particulière, tandis que d'autres espèrent devenir des écrivains accomplis en réussissant dans cette voie.
Mais n'existe-t-il pas plusieurs types de réussites ?
– Un auteur signe chez un grand éditeur. c’est en soi un succès, mais cela ne signifie pas forcément qu’il va devenir un grand écrivain (ou une grande écrivaine).
– Peu d'auteurs réussissent à vivre de leur plume. Le succès, serait-il alors celui-là ?
– Le succès commercial : le livre remporte des records de ventes ; il passe comme une comète… et se fait rapidement oublié.
– L’ouvrage parvient à durer, ou encore à marquer le lecteur, soit en raison du style , soit par l’originalité du sujet.
– Le texte exerce une influence positive sur son public.
À l’auteur de se poser la question au sujet du type de réussite qu’il souhaite.
À savoir : des auteurs comme Valérie Perrin ont énormément de succès au niveau local, mais restent peu connus au niveau national. D’autres, comme Françoise Bourdin, vendent autant de livres que Musso et Levy, mais n’ont pratiquement aucune couverture médiatique. Précisons encore que le monde de l’édition reste encore assez machiste : la très grande majorité des auteurs primés en littérature sont des hommes. Percer dans le monde de la bande dessinée, pour une femme, reste compliqué. À la « 25e heure du livre » au Mans, au moment du déjeuner des auteurs, je m’étonne de constater une table de douze convives avec uniquement des hommes et décide de me renseigner. Réponse de ces derniers : « Nous sommes le secteur de la bande-dessinée. »
Avant de s’interroger sur ce qui provoque un succès littéraire, il semble aussi judicieux de se poser la question : le public a-t-il bon goût ?
Ici, je réponds sur un site, à une auteur qui s’interroge sur l’importance que l’on doit accorder aux avis des lecteurs et notamment lorsqu’ils donnent des avis négatifs :
– Concernant les critiques, qu'elles nous semblent justes ou non, trop positives ou négatives, on est de toute façon obligé de faire avec, parce que la finalité d'un livre est de pouvoir communiquer. Les fast-food ont plus de succès que les restaurants de terroir ; l'industrie du jeu vidéo est plus importante que celle du cinéma. Les goûts du public, en matière de lecture, sont peut-être corrompus, mais cela prouve, dans ce cas, que les œuvres dites de qualité échouent dans leur rôle de convaincre. À titre perso je préfère quand même l'auteur qui cherche à faire de la qualité plutôt que celui (ou celle) qui se préoccupe uniquement de caresser le lecteur dans le sens du poil pour récolter le maximum de petites étoiles jaunes. En même temps, il reste important de prendre en compte les avis des lecteurs, qui sont parfois pertinents et, de toute façon, toujours porteurs d'une signification.
Quels sont les genres littéraires qui se vendent ?
Dans les sous-genres, les livres qui remportent un indéniable succès (de ventes), sont les Fantasy et surtout, si l’on tient compte du secteur de la bande-dessinée, les Manga. Ces derniers génèrent un tel engouement que beaucoup de grandes librairies ont désormais un secteur réservé à ce genre.
Mais il s’agit essentiellement d’un public de jeunes (12 / 35 ans).
Relevé sur Google :
On constate que la littérature contemporaine est largement en tête. Elle est deux fois plus vendue que le polar, lui-même environ deux fois plus vendu que les romans d'amour. Ces trois genres cumulés dépassent largement le reste de la liste des genres en termes de chiffres de vente.
Le Cercle des poètes a-t-il vraiment disparu ?
Ce n'est un mystère pour personne : la poésie se vend mal. Il y a apparemment pire : les récits écrits en vers. Heureusement que le célèbre Homère n’a pas écrit l’Iliade et l’Odyssée à notre époque !
Une petite exception à la règle avec, cette dernière décennie, la mode des hiaku, petits poèmes japonais très codifiés, qui ont leur public.
Ici, une discussion avec une poétesse au salon du livre de Vendôme, que je retranscris :
Elle : – Moi, de toute façon, si j’écris, c’est pour le plaisir. Je sais que la poésie n’intéresse pas beaucoup de lecteurs.
Moi : – C’est, je pense, une question d’époque. Regarde Victor Hugo.
Elle : – Oui, mais lui n’a pas écrit que de la poésie.
Moi : – Peut-être, mais il a quand même été connu comme un grand poète et c’était, en plus, un homme politique. Tu imagines ça, de nos jours, un homme politique que l’on présente comme un poète ?
Elle : – Non, en effet, je ne vois pas trop Macron raconter qu’il écrit des poèmes.
On s’est imaginé, toutes les deux, Macron en train d’écrire de la poésie et on a eu, évidemment, un gros fou rire.
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